Présentation

Depuis la création d’AMM, Pierre et Jocelyne Mathieux sont des fidèles et généreux donateurs. Jocelyne est responsable des « parrainages chirurgicaux » et Pierre est notre conseiller pour tout ce qui concerne la gynécologie. Tous les deux étaient présents lors de l’inauguration du dispensaire Padre Pio, il y a un peu plus de 10 ans.

Pierre voulait depuis longtemps faire une mission médicale ; il n’avait jamais réussi à se libérer ; voilà qui est fait… une mission de 15 jours seulement, mais 15 jours intenses.

Voici son compte-rendu.

Me voici rentré depuis 2 semaines, et enfin un peu de temps pour vous résumer mon voyage du 17 février au 3 mars 2019, au dispensaire Padre Pio à Fianarantsoa, inauguré depuis déjà bientôt 11 ans, en mai 2008, date à laquelle je mettais pour la première fois un pied à Madagascar.


Ma mission

Cette fois, c’est comme médecin échographiste, gynéco -obstétricien, que je pars effectuer cette mission humanitaire, essentiellement basée sur la formation clinique, échographique du personnel concerné, et éventuellement aider la sage-femme de garde pour les accouchements difficiles.

J’ai bien sûr profité de ce voyage pour amener avec moi un maximum de médicaments et matériels médicaux-paramédicaux : ainsi, j’ai pu récupérer auprès de l’hôpital et de la majorité des pharmacies sollicitées de THONON LES BAINS et PUBLIER, ainsi que de BIRRAUX Médical, un établissement de matériel médical ; au total j’avais 35 kg de médicaments et petits matériels (compresses, champs, pinces diverses, pansements…).


Retenu à la douane de l'aéroport d'Antananarivo

Malgré un tri des médicaments périmés assez fastidieux avec ma femme Jocelyne, j’ai volontairement gardé ceux dont la péremption ne dépassait pas juin 2018.

Mal m’en a pris ! En effet, cet excès de zèle m’a valu 2h de retenue à la douane de l’aéroport d’Antananarivo, pour tout retrier avec l’aide d’un employé des douanes, et retirer l’équivalent d’un carton de médicaments « soi-disant » invalides : Désiré, le chauffeur du centre religieux où je devais passer la nuit et la soeur qui l’accompagnait se sont posés beaucoup de questions devant mon absence, avant de me retrouver dans les locaux de la douane !...


En route pour Padre Pio

Après une courte nuit (3h), Désiré m’a amené au Cotisse, un taxi collectif faisant le transport jusqu’à Fianarantsoa ; l’attente sur place m’a permis de faire la connaissance -par hasard - de Liva RAJAONARIVO, responsable des douanes, actuellement au registre du commerce, travaillant entre Tana et Fiana. Après lui avoir exposé mon problème, elle a téléphoné au service concerné de l’aéroport pour que nous puissions récupérer ce carton à l’occasion…

Après 10h de transfert pas vraiment confortable sur la Nationale 7 que certains d’entre nous connaissent, j’arrive à Fianarantsoa ; c’est un père capucin, envoyé par le père Cyrille absent, qui m’a conduit au dispensaire, à 10 -15 mn environ, sur les hauteurs de Fiana, au bout d’une route goudronnée, puis pavée, et enfin de piste, mais finalement moins chaotique que dans mon souvenir inaugural.


L'arrivée au dispensaire

Sur place, je suis accueilli par Ophélia, notre infirmière en poste depuis 5 mois et dont la mission prend fin ce 23 mars, Julie son amie en visite pour quelques jours, Philippe et Anne Rey-herme, le couple de vétérinaires venus pour un an, avec leurs 2 enfants, aider le dispensaire Padre Pio en tant que Volontaires Solidarité Internationale (VSI).

Ils sont arrivés il y a quelques jours pour prendre la suite de Manuela et Jean-Philippe Lambert, couple de sages-femmes thononais que j’ai connu à l’hôpital de THONON ; désireux d’effectuer une mission humanitaire en particulier dans leur domaine de compétence, je les ai tout naturellement dirigés vers AMM ; c’est ainsi qu’ils sont partis pour une mission d’un an avec leurs 3 enfants, aider le dispensaire Padre Pio en tant que Volontaires Solidarité Internationale (VSI).


Au dispensaire

Une fois sur place j’ai pu apprécier le remarquable travail accompli, tant dans le domaine médical (hygiène, santé, obstétrique) que paramédical, dont le recrutement et la gestion du personnel nécessaire au bon fonctionnement du dispensaire, ainsi que celui effectué par Ophélia dans différents domaines autres que son travail d’infirmière pour lequel elle était préalablement venue.


L'échographe

Après avoir fait parvenir gratuitement en juin 2018 un échographe de qualité (Aloka 6) grâce au don de Général Electric, il me semblait logique de donner un peu de mon temps à la formation du personnel concerné par la gynécologie-obstétrique, soit en donnant des cours, soit en faisant participer Cynthia et Lova, sages-femmes, Patricia l’infirmière ou Arnette étudiante en 2ème année de médecine très impliquée à la consultation et à l’échographie.


Arnette et Patricia

Le Dr Perry, souvent occupé à ses consultations et plus orienté vers la chirurgie, n’a pu se joindre à nous pour profiter de ma venue.

J’ai ainsi effectué des consultations avec échographies les 20 et 21 février le 22 au matin, quelques urgences les 23 et 24, les 25 et 26 au matin, le 27 et le 1er mars.

Les 2 premiers jours, après les consultations, j’ai aidé Fifi, la pharmacienne, au tri et rangement des nombreux médicaments rapportés.


Au Centre Diocésain de Santé

Profitant des après-midis plus calmes en consultations, je me suis rendu plusieurs fois au Centre Diocésain de Santé (CDS) d’abord pour prendre contact, puis visiter le centre, rencontrer le Père Charles-Raymond, successeur du Père Théophile décédé l’année dernière, et enfin former à l’échographie obstétricale la soeur échographiste présente ce jour-là (avec un appareil d’écho d’un autre temps ! ) ; leur CPN étant surtout destinées au suivi clinique des grossesses et en particulier aux vaccinations antitétaniques, très répandues à Mada.

Le P. Charles-Raymond m’a d’ailleurs fait part de son intention de faire évoluer à terme ce centre de consultations prénatales vers une maternité !


Au CHU de Fianarantsoa

Enfin, j’ai rencontré le Dr Hajanirina RAKOTOMAHENINA, chef de service gynécoobstétrique du CHU de FIANARANTSOA, avec qui j’ai échangé sur les difficultés d’exercice de ce métier et les conditions surtout de cet exercice, en particulier par manque de moyens, de médicaments adaptés, de locaux vétustes et donc d’hygiène.
La maternité est d’ailleurs en pleine réfection au niveau de l’infrastructure , mais pas au niveau de la qualité du matériel dédié aux accouchements : il me signale par exemple un taux de césarienne de 47% ,un taux de mortalité néonatale et infantile très élevé , comme également celui des morts maternelles : déjà 3 morts maternelles cette année (en 1 mois ½) pour un total de 1500 à 1800 accouchements /an ( environ 400 morts maternelles/100 000 naissances vivantes en 2017 contre 239 dans les pays en voie de développement et 12 dans les pays développés ; 8/100 000 en France).

Le 22 après-midi, j’ai pu faire la connaissance de « Danielle », chef du service radio-écho du CHU, intéressée par la formation que je lui proposais et qui m’a donné RDV le 28 février matin ; malheureusement, un problème de santé concernant sa fille l’a obligée à partir sur Tana la veille ; c’est ainsi que j’ai formé à l’écho obstétricale le Dr Mamy le 26 aprèsmidi et le Dr Jacky le 28 au matin, les 2 autres radiologues du service.


Dr Mamy et son infirmière


Récupération des médicaments à la douane

Le 25 après-midi, nous sommes allés avec le P. Cyrille, rencontrer Liva, la douanière, sur son lieu de travail pour connaitre les formalités nécessaires afin de récupérer le « fameux carton » de médicaments « périmés » à la douane de l’aéroport : le P. Cyrille s’en chargera à son prochain voyage à Tana. Je joins ci-après ses coordonnées, à toutes fins utiles.


Fin de mission

Au total, je pense avoir apporté ma petite pierre à l’édifice de la formation gynéco-obstétricale clinique et échographique d’abord des différents intervenants du centre Padre Pio, mais aussi du CHU et du CDS , tous demandeurs de poursuivre ce partenariat , idéalement sur un temps de présence beaucoup plus long… à voir peut-être dans les années futures, quand je serai à la retraite !

En attendant, je laisse la place à Hélène Cozzi qui, me semble-t-il, projette de se rendre à nouveau à Fianarantsoa.


Merci

Avec mes remerciements pour l’accueil au centre de toutes les personnes présentes pendant mon séjour (cuisinières, femmes de ménage,… et Samuel, le gardien de nuit)


Au plaisir de vous revoir tous,

Pierre Mathieux

Email: drpierre.mathieux@orange.fr