Margaux au dispensaire "Mère Marie Schinina" à Imady, à Madagascar

Margaux est infirmière en région parisienne, elle part le 17 octobre pour une mission AMM de 3 mois à Imady, au dispensaire "Mère Marie Schinina" où nous faisons actuellement le chantier de construction du nouveau bâtiment


Compte-Rendu n°1 - Octobre 2017

Je suis arrivée à Madagascar il y a presque deux semaines maintenant. Après avoir été accueillie à l'aéroport par Sr Angèle de la congrégation des Sœurs du Sacré Cœur de Antananarivo, j'ai séjourné parmi elles durant trois jours, Sr Clotilde ayant été retardée.

Cela m'a permis de visiter en partie la ville (palais du Rouvre, université publique) et de faire connaissance avec un groupe de missionnaire italiens (médecin, dentistes, infirmiers et élève en médecine) présent sur l'île pour deux semaines. Ils ont partagé avec moi leurs impressions et expériences avant de repartir pour l'Italie.

Sr Clotilde est arrivée le mercredi soir et nous sommes parties pour Imady le vendredi après avoir effectué quelques commissions pour le dispensaire (commande de médicaments auprès d'Opham notamment). Partis tôt le vendredi, le trajet jusqu'à Imady nous a pris 8h (270km), ayant fait plusieurs arrêts afin de compléter nos commissions pour la communauté.



A mon arrivée j'ai reçu un accueil très chaleureux de la part des Sœurs ainsi que des postulantes. Samedi, premier jour au dispensaire, j'ai été présentée à l'équipe travaillant avec Sr Clotilde: Yolande et Mme. Hary deux aides-soignantes, Narinja laborantine participant aussi à l'accueil des patient avec Sr Armance novice et Marthe postulante. La matinée a été consacrée à l'observation ainsi qu'à mon introduction au près des patients. L'après-midi, je me suis occupée de ranger les médicaments que nous avions ramené avec nous, donation des missionnaires italiens.

Dimanche, Narinja m'a emmené visiter le centre pour tuberculeux situé à 300 mètres du dispensaire. Elle m'a présenté aux patients. J'ai ainsi fait la connaissance d'une jeune fille dont l'état m'a tout de suite alerté. Bernadette, 16 ans, orpheline, était traitée au centre depuis 1 mois. Malheureusement cette jeune fille est aussi diabétique insulino-dépendante et ne pèse que 20kg. Sur place une autre patiente s'occupait d'elle mais son traitement étant fini elle s'apprêtait à rentrer chez elle le lendemain. à rentrer chez elle le lendemain. La décision a été prise avec Sr Clotilde le soir de la ramener dès le lendemain au dispensaire et de l'y loger afin d'effectuer une meilleure prise en charge et de la surveiller plus étroitement.



Durant la semaine qui vient de s'écouler, j'ai travaillé au dispensaire chaque jour, ce qui m'a permis de débuter mon évaluation de l'organisation et des difficultés pouvant être rencontrées par le personnel.

La plupart des patients se présente le matin dès 8h, il y a peu de consultations l'après-midi. Les motifs de consultation revenant le plus souvent étant toux avec fièvre, hypertension, œdèmes des membres inférieurs et asthénie. Nous avons aussi eu quelques cas de fièvreTyphoïde et bilharziose dont un ayant nécessité un transfert en urgence sur l'hôpital d'Ambositra, le patient étant dans un état trop dégradé pour continuer à être pris en charge au dispensaire. J'ai également rencontré mon premier cas de Paludisme, détecté par le moyen d'un test sanguin rapide que nous avons à notre disposition.



Le dispensaire accueille chaque mois plus de 300 patients. Ceux-ci préférant consulter auprès des Sœurs plutôt que d'aller au dispensaire public où se trouve pourtant un médecin. De plus il leur est difficile de se rendre à Ambositra faute de moyen de transport et d'argent. Certains patients font plus de 20km à pied pour se rendre au dispensaire.


Concernant l'organisation des soins, il diffère de se que j'ai pu voir en France dans le sens où n'ayant pas de médecin sur place, il y a un glissement de tâche généralisé: l'infirmière voit les patients, pose un diagnostic et décide d'un traitement, les aides-soignantes réalisent les soins et celles sans formation réelle prennent le rôle des aides-soignantes.


L'utilisation systématique des antibiotiques est une des difficultés rencontrées durant cette semaine, une habitude prise sur place par l'infirmière. J'ai commencé à discuter ce point avec Sr Clotilde mais les habitudes ont la vie dure et il faudra sans doute plus d'une explication pour réussir à mettre en place un nouveau schéma.


La vie à Imady est agréable et les patients comme les habitants ont été très accueillants. Nous n'avons malheureusement pas d'électricité suite à une panne de groupe électrogène, dont on ne sait s'il est réparable, il faut donc descendre au stand non loin du dispensaire pour charger les téléphones mais pour l'ordinateur il ne faut pas y compter. Nous avons de l'eau claire, et pour une bonne douche chaude il suffit de descendre chercher l'eau chaude à la cuisine.


Le programme des semaines à venir se dessine peu à peu. On m'a demandé de donner des cours de français aux postulantes, cours qui débuteront la semaine prochaine. J'ai débuté un listing explicatif de tous les médicaments se trouvant dans notre pharmacie, le personnel n'en connaissant pas la moitié. Et une nouvelle Sœur devrait arriver qu'il faudra former afin qu'elle puisse travailler avec Sr Clotilde par la suite.