CHANTIER ECOLE DU CENTRE PENITENCIER POUR MINEURS

Vincent Pirritano nous envoie son premier compte-rendu numéro 2 de mission réalisée en partenariat avec l’association « Grandir Dignement »

15/10/2013.
Nous nous levons très tôt pour charger la camionnette que Sr Euphémie, la directrice de la clinique Saint-François, a mise gracieusement à notre disposition. Nous arrivons à dix heures sur le chantier et indiquons au personnel la marche à suivre pour le bon fonctionnement des travaux.
Pendant que nous commençons l’implantation des douches et de la fosse, les stagiaires nettoient et désinfectent les toilettes, équipés de gants et de masques.
Nous consacrons l’après midi à la recherche des matériaux que nous avons négociés et que nous prendrons chez un seul fournisseur qui nous livrera gratuitement.


16/10/2013.
Nous avons un problème avec la livraison des matériaux. Comme souvent ici, les promesses de la veille n’ont pas été tenues. Il faut se remettre en quête d’un fournisseur de gravillons qui pourrait nous livrer une grande quantité en peu de temps. Peine perdue….. La carrière proche du chantier peut peut-être nous dépanner ; je négocie un rabais de 5% sur les 55m3 que nous allons prendre ; mais il faut d’abord régler la totalité de la facture au bureau ; je m’assure qu’il y ait bien quelqu’un pour éviter un déplacement inutile. Bien m’en a pris car le règlement ne pourra se faire que dans deux jours.
Le sable à bâtir, les briques et les moellons seront livrés dans les temps ainsi que les fers à béton et les PVC.

17/10/2013. Les ouvriers, manœuvres et stagiaires continuent le terrassement des fosses et de la zone d’épandage, le travail sera terminé dans l’après midi, il faut donc que nous ayons les matériaux pour couler la dalle du fond de fosse.

18/10/2013
Je donne les dernières consignes à Andry, et je pars acheter le géotextile pour la zone d’épandage et le matériel de plomberie. Il me reste à trouver un transporteur pour lequel il faut encore négocier ; je vais à la Camice, c’est l’endroit où les camions attendent un éventuel client mais les prix sont trop élevés et les camions en mauvais état. Je rentre au chantier bredouille mais une solution me vient à l’esprit, le transporteur de sable peut peut-être me dépanner à un prix raisonnable puisqu’il est à 500 mètres de la carrière. L’accord et pris on se donne RDV le lendemain matin car il nous fera par la même occasion un voyage de sable.
Je suis soulagé car on doit absolument couler le fond de fosse samedi.

19/10/2013.
A 7h, comme promis, le transporteur est là avec un chargement de sable et prêt à nous transporter les gravillons. Les ferrailleurs on terminé les armatures. Il faudra 3 h pour faire 5 voyages de 5 m3 chacun, les manœuvres on profité du premier voyage pour commencer le mélange à béton. A 15h30 la première dalle est coulée. Les ouvriers ont terminé leur journée. Ils reviendront lundi à 5h45.

21/10/2013
Coup de téléphone : le bus qui devait venir nous prendre à 5h45 est tombé en ; faut parer au plus pressé ; Andry et toute l’équipe devront prendre le taxi Be pour être à l’heure au chantier. Mon ami Seta me trouve une voiture pour la journée car je dois faire des allers et retours à Tana. A mon arrivée au chantier à 6h45 les ouvriers sont déjà là ; le groupe s’est étoffé : 2 maçons et 2 plombiers se sont joints à l’équipe pour pouvoir terminer à la date prévue. Les liens se créent rapidement ; pas besoin de donner les consignes, chacun prend son poste ; une équipe commence à bâtir la fosse, une autre prépare les canalisations des WC et des douches, une autre pose les ferrailles dans la 2° fosse qui sera coulée dans l’après-midi ; je fais le tour avec les plombiers Je leur explique ce qui doit être fait dans l’urgence : colmater provisoirement les fuites, remplacer les robinets, et faire un relevé des matériaux pour la plomberie. Les plombiers on terminé et il n’y a plus de fuite dans les points d’eaux et au moment où nous avons besoin d’eau pour terminer de couler le fond de la fosse la Jirama( compagnie des eaux) ne trouve rien de mieux que de couper le réseau. Pour résoudre le problème nous enlevons la couronne de brique pour faire un passage et tirer de l’eau avec une corde, ce qui nous a permis de terminer le coulage. Malgré les embuches, nous avons bien avancé.

22/10/2013
6h45, les ouvriers son déjà au travail.
Les ferrailles des fondations son terminées, les évacuations des WC et des douches sont branchées. Les ouvriers commencent à couler les longrines, puis immédiatement ils nivellent le sol avec un hérisson de cailloux pour poser les armatures de la dalle. Rendez vous avait été pris à 13h30 avec le formateur bâtiment et les stagiaires pour un cours sur les métiers du bâtiment. Première base pour un apprenti : connaître les différentes compositions de mortier et de béton (passage obligé par la case sécurité), les différents niveaux à respecter, les outils à employer selon le travail demandé, les repères à avoir sur le chantier. A 15h30 fin du cours, tout le monde retourne au travail. Les fers de la dalle sons posés, la maçonnerie des fosses est presque terminée. Les stagiaires terminent les drains, les plombiers ont à peine fini de réparer les fuites qu’ils me donnent déjà le décompte du matériel pour commencer la nouvelle installation. La journée a été longue mais satisfaisante grâce au travail accompli.

23/10/2013
Les fosses étant terminées une équipe prépare les coffrages pour les poteaux et leur coulage. L’autre équipe avec l’appui des stagiaires se prépare à couler la dalle des douches. Je quitte le chantier pour renouveler des commandes et acheter du matériel. A mon retour le coulage de la dalle des douches, les poteaux et le filtre de la fosse sont presque terminés avec les deux sacs de ciment qui nous restent. Demain nous recevrons une nouvelle livraison.


24/10/2013.
La dalle étant terminée, nous allons implanter les murs des douches avec l’équipe de maçons prévue. Les fosses son terminées, il ne reste que la cloison de séparation d’eau à coffrer et couler, cela sera fait dans la matinée, une équipe intervient dans les dortoirs pour démolir les cloisons de façon à ce qu’il y ait plus de place pour les lits. Une cabine avec toilettes douche et lavabo sera disposée dans un espace de 1m30 x2m 20. Il est presque midi, nous attendons l’arrivée de Bruno Buttin qui a prévu une collation pour les stagiaires et les ouvriers. Il arrive les bras chargés de victuailles ; on prépare une table, tout le monde se met a l’œuvre, on découpe le pain, le jambon qu’il a apporté de France ; on pose les boissons et le fromage.



Tout le monde est content de cette pause et les jeunes qui participent à cette formation prennent conscience de ce qui est fait pour eux, pour qu’ils puissent réussir au terme de ce chantier. Nous faisons le tour du chantier avec Bruno ; David, l’un des responsables de Grandir Dignement, et Andry, le responsable des éducateurs lui donnent les explications sur la réalisation des travaux prioritaires. Il est admiratif du travail réalisé en si peu de temps.



25/10/2013.
Le travail avance à pas de géant la maçonnerie est presque terminée, les fosses sont prêtes à être enduites. La démolition dans les dortoirs va bon train.

26/10/2013.
Direction Tana pour des achats de plomberie et de matériel électrique. Au retour, je profite de la pause-déjeuner pour remettre leur salaire aux ouvriers. Il me manque différents matériels que je me procurerai au village. Je commande un camion de sable et un de gravillons avec les 50 moellons qui nous seront livrés en début d’après midi.

27/10/2013.
Tôt le matin je retourne au chantier car les ouvriers ne travaillent que la matinée. Une des fosses est terminée, il reste la dalle à couler, le chainage des douches à coffrer ainsi que la poutre rampante Le coulage se fait dans la foulée, les douches sont prêtes à recevoir la charpente.





28/10/2013. Je dois passer chez Sanifer pour les derniers achats de façon à ce que pendant mon absence, qui sera de presque toute la semaine, les ouvriers puissent travailler. A 8h ouverture, à 9h mes achats sont terminés. Une 404 bâchée attend pour enlever la marchandise.



Le temps de faire le chargement nous reprenons la route pour le chantier. Arrivée à 10h30 avec très peu d’embouteillages, les livraisons de 15/25 s’effectuent normalement il y a 12 voyages à faire dans la journée. Les ouvriers ont commencé à bâtir les murs des douches des dortoirs, les stagiaires terminent les drains avec leur formateur Zina ; ils sont au zénith, le travail leur convient toujours ; ils ont le sourire, il est vrai qu’ils ont un repas supplémentaire le matin pour les encourager. Quelques-uns se fondent dans les équipes de maçons, toujours avec le sourire. Depuis le commencement du chantier il n’y en a pas un qui soit venu se plaindre de quoi que ce soit. Et pourtant ils n’ont pas fait le travail le plus facile : démolition, terrassement, préparation du mortier et du béton. Malgré leurs problèmes ils travaillent dans la bonne humeur.

29/10/2013
Nous prenons la route avec Bruno et le Père Jean-Robert (un ami de Bruno) pour nous rendre à l’inauguration du couvent de Soavimbazaha puis à Tsiroanomandidy pour rencontrer le Dr Bruno Fournier et Alain Tram. Retour de cette mission le 2/11/2013.

3/11/2013
Le chauffeur vient me chercher à 6h30, direction le chantier, les travaux avancent vite, comme nous sommes dimanche les ouvriers ne travaillent que le matin. Comme à l’accoutumée il manque du matériel, je fais le point avec Andry et décide de descendre au village pour faire les achats les plus urgents, coudes et T, PVC, tube PPR. Je réunis les ouvriers pour leur donner leurs salaires et leur expose le problème que j’ai eu à Soavimbazaha car Michel le chef de chantier qui a dirigé l’équipe était présent le jour de l’inauguration m’implorant de le réintégrer dans le groupe comme simple ouvrier, je lui ai expliqué que j’allais en faire part à l’équipe à mon retour. Nous nous étions séparés au mois de juin sur un désaccord total sur sa façon de diriger une équipe et de concevoir un travail bien fait. Les salaires étant distribués, je pose la question de savoir qui serait pour ou contre la venue de Michel sur le chantier. La réponse ne sait pas faite attendre : un non catégorique et unanime de la part de tous les ouvriers. Je clos le débat sur ce sujet, fait un dernier point avec Andry pour le matériel prioritaire que je dois prendre lundi matin chez Sanifer.





4/11/2013
Retour sur le chantier, passage par Sanifer pour effectuer les achats de carrelage, lavabos et autres. Le chantier tourne bien, les ouvriers ont entrepris de faire le carrelage mural car il y a eu un manque de ciment Très bonne initiative de la part du chef d’équipe. Nous faisons le tour pour voir si tout va bien et passer les commandes pour terminer le chantier. Il nous manque 2 tonnes de ciment, ce qui devrait suffire pour les enduits, chape et puisard, je passe une commande chez le fournisseur qui nous avait fait les précédentes livraisons ; pas de chance il est en rupture de stock, je dois voir aux alentours qui peut me livrer les 2 tonnes de ciment. Ayant fait plusieurs marchands, je dois me résoudre à passer au village suivant. Je trouve le ciment mais il me faut un transporteur qui veuille bien me l’amener sur le chantier. Chose faite une heure plus tard, une 404 bâchée prend en charge la marchandise et nous la transporte pour 45000 ariary. Je dois malgré tout être demain chez Sanifer pour les pvc de 125 et 100. Enfin le ciment est là, le travail sur les finitions peut se faire.

5/11/2013
Levé très tôt pour aller chez Sanifer accompagné du camion qui nous transportera les matériaux pour le chantier. La commande est faite il ne nous reste qu’à la charger, il ne nous manque que les PVC de 125 que je trouverai chez ABC. 11 h tout est ok le camion peu rentrer pour la livraison, pour moi le voyage continue sur Tana, j’ai rendez- vous à la clinique Saint- François avec un menuisier pour un devis de meubles pour le local scanner. Mais il ne se présentera pas et ne s’excusera pas. Je décide de faire appel à une autre personne, je me rends dans les ateliers de FDC ou se trouve mon contact, il m’accompagne pour relever les mesures et voir les coloris. Quelle perte de temps avec tout ces embouteillages, 15h30 les mesures sons prises ; il laissera le devis à la clinique, moi je dois retourner sur le chantier et j’ignore à quelle heure j’arriverai avec les embouteillages. 16h45 on sort de la ville je ne pense pas que ce soit judicieux d’aller sur le chantier et faire le chemin inverse je demande au chauffeur de me déposer à la chambre et de venir me prendre le lendemain.

6/11/2013
Le temps de faire le point avec Andry et voir le matériel qui manque pour terminer le chantier, les stagiaires ont presque terminé l’épandage et remis à niveau la terre végétale, on sent une bonne humeur dans ce qu’ils entreprennent sous la direction de leur formateur. Je décide de prendre ce qu’Andry a besoin de plus urgent au village pour que les plombiers ne soient pas à bloqués et le reste à Tana. Retour à Tana pour les achats de peintures, teintes et diluants, on sort de chez Sanifer avec la voiture chargée et ce qui devait arriver, arriva : panne d’essence ; j’ai pestiféré auprès du chauffeur je lui avais demandé avant de prendre la route s’il y avait assez d’essence pour aller a Tana ; il ne comprend que ce qu’il veut, il est 12h ,on se fait pousser jusqu’à la première pompe. Puisqu’on n’est pas loin de la clinique je vais voir si le menuisier est passé pour prendre les mesures des meubles, c’est fait, cela devrait être prêt pour la clôture du centenaire de la clinique qui aura lieu le 16 novembre. A l’arrivée au chantier les ouvriers déchargent les pots de peintures et autre, le travail a bien avancé.

7/11/2013.
Hélène et David de l’association Grandir Dignement doivent passer nous voir et constater l’avancement des travaux, ils arrivent à 10h30, nous faisons le tour du chantier ; ils sont très satisfaits de la qualité des travaux et de la rapidité d’exécution