En R. D. Congo - Kisantu


   Programme 2004 - 2007

Cadre

Kisantu, dans la province du Bas-Congo, à 120 km de Kinshasa, compte 60.000 habitants (dont 65% sont des jeunes), et la région plus de 400.000 personnes. Pendant le conflit qui a dévasté le pays - 3 périodes de guerre en 8 ans - Kisantu a été, à plusieurs reprises, le siège de nombreuses factions rebelles. Les femmes sont les premières victimes de la guerre mais aussi de la grande pauvreté qui entraîne prostitution et recrudescence du nombre de filles mères (souvent âgées de moins de 18 ans). On rencontre aussi des très jeunes enfants "jetés" à la rue et dits "sorciers" car ils sont tenus pour responsables des grandes difficultés rencontrées par leurs familles. Kisantu, comme le reste du pays, voit se développer avec inquiétude le nombre de personnes contaminées par le Sida.

Nous avons collaboré, de 2004 à 2007 avec les Soeurs de Sainte Marie de Kisantu, congrégation diocésaine congolaise qui a pour but d’enseigner, de soigner, de promouvoir la femme et d’accueillir les plus pauvres. Les 150 religieuses de la congrégation sont réparties dans 23 communautés dont certaines sont très éloignées de Kisantu ou de Kinshasa, et en pleine brousse ; plusieurs d’entre elles n’ont encore ni électricité ni eau courante et donc pas d’eau potable ! Il s’agit d’une congrégation enseignante reconnue, faisant partie du dispositif éducatif national du Congo, qui gère directement 28 écoles (maternelles, primaires, secondaires), 5 foyers sociaux pour l’encadrement des jeunes filles et un centre pour les enfants de la rue. Dans le domaine sanitaire, elles gèrent également 6 foyers de santé et maternité, 4 centres de nutrition et une école d’infirmières au sein de l’hôpital de Kisantu.


Programme & Action AMM

Compte tenu du nombre important des communautés, des besoins essentiels des populations dépendantes de ces centres - qui sont les seuls endroits où leurs souffrances sont entendues - les actions à mener sont très nombreuses et diverses. Ni sécurité sociale, ni assurances, ni allocations ou retraites, ces populations totalement démunies - et les religieuses qui les accompagnent - vivent au jour le jour, dans l’angoisse du lendemain. Quant aux structures médicales, aux équipements des hôpitaux ou des dispensaires maternités, ils sont insuffisants et trop souvent précaires. Les produits pharmaceutiques sont onéreux et peu accessibles à la majorité de la population.

Enfin, le réseau routier est dans un état terrible, souvent impraticable, à cause des guerres, des intempéries et du laxisme du gouvernement. Les déplacements entre communautés sont donc longs et difficiles ; les véhicules sont hors de prix, si bien qu’il n’est pas rare que les nécessiteux ou même les religieuses, quel que soit leur âge, parcourent 15 km à pied pour se rendre d’un centre à un autre.

En 2006, nous avons procédé à plusieurs envois de matériel médical et hospitalier : un groupe électrogène, des tables d’accouchement, d’examen, appareil de radioscopie, 100 lits complets, 500 couvertures, du petit matériel… En 2007, nous leur avons fait parvenir une ambulance, des combinaisons de travail et des nourrices à eau.

Nous finançons localement de nombreuses interventions chirurgicales au profit de nourrissons ou de très jeunes enfants, d'adultes, de personnes âgées, tous démunis et vulnérables. Grâce à une chaîne de solidarité formidable (entre nos membres, le chirurgien spécialisé qui a accepté notre cas, la compagnie aérienne et d'autres intervenants), nous avons pu faire venir, opérer et soigner en France, une religieuse atteinte d’une tumeur cérébrale risquant d’entraîner une cécité irréversible. /p>