Voici le journal d'Ophélie IGNACE, jeune infirmière
qui est partie en mission dans les dispensaires de Manjakandriana
et d'Antanimasaka, à l'est de Tana.
La rénovation et l'agrandissement
du dispensaire d'Antanimasaka est l'un des deux chantiers que nous
allons commencer à la fin de ce mois ; Vincent PIRRITANO et Jean-Christophe
BAILOTE-VEIGA partent le 20 septembre 2012 pour diriger ces deux chantiers.
Vincent sera à l'AG et nous dira un mot sur ce beau projet.
Le journal d'Ophélie - Semaine1
J O : Arrivée à Tananarive samedi 25 aout
Arrivée avec 1h de retard à Tananarive, j'ai pu faire mon visa (coût : 60euros) et passer les douanes sous soucis malgré les craintes que j'avais par rapport au transport des médicaments.
Sœur Marie Félicité accompagnée de 2 autres sœurs (Sr Marie Clément et Sr Ludvine), m'attendait comme prévu avec la petite pancarte. Je pensais qu'en guise de bonjour je n'aurais qu'une salutation, mais à ma surprise elles m'ont toutes serré la main et fait la bise ! Elles ont entamé facilement la discussion en français dans la voiture.
Au sortir de l'aéroport, très vite apparaissent les logements de fortune en tôle ondulée sur les côtés de la route, les gens qui marchent des kilomètres pieds nus, ou bien qui cuisinent sur une table de fortune devant ce qui leur fait office de maison. Ils sont imprudents sur la route, certains roulent au milieu, d'autres en moto sans casque et avec 1 ou 2 ou 3 enfants accrochés à eux. Mais tout cela leur semble normal.
Tananarive m'apparait alors comme une ville très pauvre, les maisons au flan des collines qui forment la ville. Les rues sont raides, étroites.
Puis nous avons passé la nuit au couvent des Sœurs de la congrégation sur les hauteurs de Tananarive. Les sœurs qui y résident m'ont accueilli de même chaleureusement, elles se sont précipité pour prendre mes bagages et ne m'en laissant même pas une je me suis même sentie gênée. Elles nous avaient concocté un petit repas : en entrée soupe de pates, en plat principal du porc accompagné de purée de pomme de terre, de riz, d'haricots verts, puis pain et fromage, et en dessert des clémentines. Seule chose surprenante : elles boivent de l'eau chaude (comme du thé mais sans l'infusion !), tant mieux pour moi, au moins avec l'eau bouillie je ne crains pas d'attraper quoi que ce soit.
J'ai passé la nuit dans une chambre modeste : un lit, une table, un lavabo, elle m'avait même préparé serviettes, gants, savon, et brosse à dents. La nuit a été fraiche et courte.
Arrivée avec 1h de retard à Tananarive, j'ai pu faire mon visa (coût : 60euros) et passer les douanes sous soucis malgré les craintes que j'avais par rapport au transport des médicaments.
Sœur Marie Félicité accompagnée de 2 autres sœurs (Sr Marie Clément et Sr Ludvine), m'attendait comme prévu avec la petite pancarte. Je pensais qu'en guise de bonjour je n'aurais qu'une salutation, mais à ma surprise elles m'ont toutes serré la main et fait la bise ! Elles ont entamé facilement la discussion en français dans la voiture.
Au sortir de l'aéroport, très vite apparaissent les logements de fortune en tôle ondulée sur les côtés de la route, les gens qui marchent des kilomètres pieds nus, ou bien qui cuisinent sur une table de fortune devant ce qui leur fait office de maison. Ils sont imprudents sur la route, certains roulent au milieu, d'autres en moto sans casque et avec 1 ou 2 ou 3 enfants accrochés à eux. Mais tout cela leur semble normal.
Tananarive m'apparait alors comme une ville très pauvre, les maisons au flan des collines qui forment la ville. Les rues sont raides, étroites.
Puis nous avons passé la nuit au couvent des Sœurs de la congrégation sur les hauteurs de Tananarive. Les sœurs qui y résident m'ont accueilli de même chaleureusement, elles se sont précipité pour prendre mes bagages et ne m'en laissant même pas une je me suis même sentie gênée. Elles nous avaient concocté un petit repas : en entrée soupe de pates, en plat principal du porc accompagné de purée de pomme de terre, de riz, d'haricots verts, puis pain et fromage, et en dessert des clémentines. Seule chose surprenante : elles boivent de l'eau chaude (comme du thé mais sans l'infusion !), tant mieux pour moi, au moins avec l'eau bouillie je ne crains pas d'attraper quoi que ce soit.
J'ai passé la nuit dans une chambre modeste : un lit, une table, un lavabo, elle m'avait même préparé serviettes, gants, savon, et brosse à dents. La nuit a été fraiche et courte.
J 2 : 1er jour au dispensaire de Manjakandriana lundi 27 aout
Réveillée à 5h30 par le va et vient des Sœurs, je me suis levé peu avant 6h. J'ai pris ma douche, rapidement car l'eau était bien chaude, mais je n'avais qu'un mince filet d'eau. Puis petit déjeuner ; eau chaude avec lait en poudre et chocolat en poudre + pain, beurre, confiture.
A 7h me voilà au dispensaire avec Sr Marie Clément. Le médecin, Thérèse n'est pas encore arrivée. Nous ouvrons alors le dispensaire qui a fermé pendant 1 mois. Pour le moment c'est ménage et arrachage des mauvaises herbes de l'allée. Sr Marie Clément nous explique alors à moi et Sr Ludvine le fonctionnement du dispensaire. Car pour elle aussi c'est son premier jour, avant elle s'occupait des Sœurs en formation à Tananarive. A l'arrivée du médecin nous faisons la prière pour bien commencer la journée.
Le dispensaire est composé d'une salle de consultation, d'une salle de soins, d'une pharmacie, d'une salle d'attente servant pour la réflexologie.
Le 1er patient est arrivé à 8h et le soir nous avons fini à 17h30 pour 14 patients. J'ai pu assister le médecin dans les consultations, elle me traduisait à la fin. J'ai pris la tension aux patients. Comme pathologies : HTA, infections respiratoires, malnutrition, IST, réaction allergique, problèmes gastriques. Comme traitements : injections IM d'antibiotiques, injection d'atropine sous cutanée, injection de quinine (contre le paludisme), distribution des médicaments per os tels que paracétamol, sirop, corticoïdes, antibiotiques, antiparasitaire.
Prix d'une consultation : 2000 Ar (moins de 1 €).
Moyens techniques : seringues à usage unique emballée individuellement et déjà montées, coton, compresses, alcool pour désinfecter. Pas d'utilisation de gants pour les soins. Pas de lavage de mains entre les patients.
Par contre : pas de produits pour désinfecter les plans de travails, ou les outils, ou encore le sol. Pour le plan de travail elle utilise une éponge et du savon, pour les outils elle désinfecte avec de l'eau bouillie à la fin de la journée, pour le sol c'est juste de l'eau. Je leur ai alors montré comment utiliser l'Hexanios, comment il se dilue.
De même elle garde les ampoules à utilisation unique sur plusieurs jours, en le conservant au frigo, pour éviter de gaspiller le produit.
Nous avons dû aller au marché chercher du savon avec Sr Marie Clément afin de fabriquer la crème de massage. Les jours du marché c'est lundi, jeudi et samedi. C'est surprenant : poissons séchés à l'étalage, viande suspendus. Après bien sûr, légumes, fruits, et tissus traditionnels.
Au début de l'après-midi nous préparons donc la fameuse crème de massage ! Faire mousser avec un peu d'eau dans une bassine un petit savon avec une éponge, jusqu'à disparition complète du savon, et à l'obtention d'une crème à l'aspect d'œufs en neige. Puis rajouter un verre d'huile et un peu de baume au laurier de Madagascar. Et la recette est prête à être enduite sur le corps !
Réveillée à 5h30 par le va et vient des Sœurs, je me suis levé peu avant 6h. J'ai pris ma douche, rapidement car l'eau était bien chaude, mais je n'avais qu'un mince filet d'eau. Puis petit déjeuner ; eau chaude avec lait en poudre et chocolat en poudre + pain, beurre, confiture.
A 7h me voilà au dispensaire avec Sr Marie Clément. Le médecin, Thérèse n'est pas encore arrivée. Nous ouvrons alors le dispensaire qui a fermé pendant 1 mois. Pour le moment c'est ménage et arrachage des mauvaises herbes de l'allée. Sr Marie Clément nous explique alors à moi et Sr Ludvine le fonctionnement du dispensaire. Car pour elle aussi c'est son premier jour, avant elle s'occupait des Sœurs en formation à Tananarive. A l'arrivée du médecin nous faisons la prière pour bien commencer la journée.

Le dispensaire est composé d'une salle de consultation, d'une salle de soins, d'une pharmacie, d'une salle d'attente servant pour la réflexologie.
Le 1er patient est arrivé à 8h et le soir nous avons fini à 17h30 pour 14 patients. J'ai pu assister le médecin dans les consultations, elle me traduisait à la fin. J'ai pris la tension aux patients. Comme pathologies : HTA, infections respiratoires, malnutrition, IST, réaction allergique, problèmes gastriques. Comme traitements : injections IM d'antibiotiques, injection d'atropine sous cutanée, injection de quinine (contre le paludisme), distribution des médicaments per os tels que paracétamol, sirop, corticoïdes, antibiotiques, antiparasitaire.

Prix d'une consultation : 2000 Ar (moins de 1 €).
Moyens techniques : seringues à usage unique emballée individuellement et déjà montées, coton, compresses, alcool pour désinfecter. Pas d'utilisation de gants pour les soins. Pas de lavage de mains entre les patients.
Par contre : pas de produits pour désinfecter les plans de travails, ou les outils, ou encore le sol. Pour le plan de travail elle utilise une éponge et du savon, pour les outils elle désinfecte avec de l'eau bouillie à la fin de la journée, pour le sol c'est juste de l'eau. Je leur ai alors montré comment utiliser l'Hexanios, comment il se dilue.
De même elle garde les ampoules à utilisation unique sur plusieurs jours, en le conservant au frigo, pour éviter de gaspiller le produit.
Nous avons dû aller au marché chercher du savon avec Sr Marie Clément afin de fabriquer la crème de massage. Les jours du marché c'est lundi, jeudi et samedi. C'est surprenant : poissons séchés à l'étalage, viande suspendus. Après bien sûr, légumes, fruits, et tissus traditionnels.
Au début de l'après-midi nous préparons donc la fameuse crème de massage ! Faire mousser avec un peu d'eau dans une bassine un petit savon avec une éponge, jusqu'à disparition complète du savon, et à l'obtention d'une crème à l'aspect d'œufs en neige. Puis rajouter un verre d'huile et un peu de baume au laurier de Madagascar. Et la recette est prête à être enduite sur le corps !
J3 : au dispensaire mardi 28 aout
Ce matin réveillée à 5h30 aussi par le rituel des Sœurs, je me décide à prendre ma douche, mais pas de chance : plus d'eau à la douche, obligée de prendre le broc à eau et de le remplir au robinet, au moins comme ça il y avait de l'eau et chaude.
Puis petit déjeuner et direction le dispensaire. A 7h30 première patiente qui avait RDV pour une séance de réflexologie. Prix : 2000 AR (soit moins de 1 €). Elle commence par marcher 30 minutes sur un sol irrégulier en plastique pour stimuler la plante des pieds. Puis, elle se déshabille et reste juste en culotte. Elle s'allonge sur le ventre, sur la table de consultation (1ère fois que j'observe son utilisation). Puis le médecin prend la crème de fabrication artisanale préparée la veille et l'en enduit les pieds. Elle commence par masser le milieu de la plante du pied (correspondant au rein elle me dit) puis région par région et ensuite elle masse au fur et à mesure avec ses ustensiles en bois de massage. Puis elle remonte vers le haut du corps au fur et à mesure de ce massage tonique. Puis même principe une fois allongée sur le dos, toujours des pieds à la tête.
Ensuite une patiente de la veille est revenue, pour faire un test glycémique. Résultat : 0,90g/l, donc pas de raison d'incriminer un diabète dans la cause de ses abcès récidivants.
D'autres patients de la veille sont revenus pour leur deuxième injection/ 3jours.
Une patiente de la veille aussi, qui a accouché il y a tout juste 5jours, est revenue avec ses 7 enfants, pour son problème infectieux. Malgré qu'elle soit apyrétique, avec son asthénie et ses douleurs pelviennes, le médecin la dirige vers l'hôpital par crainte d'une rétention de placenta.
Nous avons reçu une mère en détresse. Elle n'arrive plus à gérer sa fille de 7 ans handicapée, surement infirme motrice et cérébrale par la naissance. Sans parler de son retard de croissance physique, elle ne marche pas, ne se tient pas droite, ne tient même pas sa tête d'ailleurs. Elle ne parle pas, arrive à peine à avaler sa salive sans manquer de s'étouffer. Sa mère la porte toujours avec elle, elle doit lui tenir la tête pour qu'elle avale correctement, l'installer le soir pour qu'elle puisse dormir, en tendant toujours une oreille… Le médecin lui a donné le numéro d'un spécialiste à l'hôpital de Tananarive. En en discutant avec les Sœurs, je leur ai demandé si des centres pour enfants handicapés existaient comme en France, mais à leur grand désespoir, elles ont regretté que non. Les malgaches tiennent beaucoup aux valeurs familiales, comme pour leurs aînés, ils préfèrent garder leurs parents ou grands-parents chez eux. Ils n'y a pas d'hospices comme en France.
Dans l'après-midi nous n'avons pas eu beaucoup de patient : la Sr Léontine est revenue pour sa 2ème séance de réflexologie. Nous en avons profité pour ranger le matériel que j'ai apporté. Elles ont gardé de côté les médicaments pour pouvoir les donner aux plus pauvres de la population.
Dans la journée seulement 9 nouveaux patients.
Cet après-midi Sr Marie Félicité est parti avec Sr Ludivine pour la France, à Tournon où est le siège de leur congrégation. Elles reviennent à la fin du mois de septembre.
En allant faire des photocopies au village, pour faire de la monnaie pour le dispensaire, une aspirante m'a accompagné. Elle parle un petit peu le français. Elle à 22ans mais en fait beaucoup moins… elle passe en terminale. Elle n'est pas rentrée dans sa famille pendant ces vacances car elle habite loin.
Nous avons croisé sur la route, des élèves de terminale qui révisaient leur bac devant le lycée. En effet ils ont commencé lundi et termine jeudi.
Certains villageois m'ont interpellé en français, en me disant bonjour, ou en me demandant mon prénom, pour une fois avec un grand sourire.
Ce soir Sr Irène m'a permis d'utiliser la clé pour internet. Ca a buggé pendant 40 minutes, puis j'ai enfin pu me connecter, lire mes mails et en envoyer. Elle m'a donné hier le mail imprimé de Bruno Buttin, j'ai donc pu lui répondre ce soir, ainsi que donner quelques nouvelles à ma famille et mes amis.
Programme de demain : aller à la banque changer mes euros, car ici on ne peut pas retirer avec la carte. Je n'ai pas encore pu y aller car elle ferme à 13h. Et grandement attendu les reliques de " Don Bosco ". Je n'ai pas vraiment compris ce que c'est je verrai bien demain.
Ce matin réveillée à 5h30 aussi par le rituel des Sœurs, je me décide à prendre ma douche, mais pas de chance : plus d'eau à la douche, obligée de prendre le broc à eau et de le remplir au robinet, au moins comme ça il y avait de l'eau et chaude.
Puis petit déjeuner et direction le dispensaire. A 7h30 première patiente qui avait RDV pour une séance de réflexologie. Prix : 2000 AR (soit moins de 1 €). Elle commence par marcher 30 minutes sur un sol irrégulier en plastique pour stimuler la plante des pieds. Puis, elle se déshabille et reste juste en culotte. Elle s'allonge sur le ventre, sur la table de consultation (1ère fois que j'observe son utilisation). Puis le médecin prend la crème de fabrication artisanale préparée la veille et l'en enduit les pieds. Elle commence par masser le milieu de la plante du pied (correspondant au rein elle me dit) puis région par région et ensuite elle masse au fur et à mesure avec ses ustensiles en bois de massage. Puis elle remonte vers le haut du corps au fur et à mesure de ce massage tonique. Puis même principe une fois allongée sur le dos, toujours des pieds à la tête.
Ensuite une patiente de la veille est revenue, pour faire un test glycémique. Résultat : 0,90g/l, donc pas de raison d'incriminer un diabète dans la cause de ses abcès récidivants.
D'autres patients de la veille sont revenus pour leur deuxième injection/ 3jours.
Une patiente de la veille aussi, qui a accouché il y a tout juste 5jours, est revenue avec ses 7 enfants, pour son problème infectieux. Malgré qu'elle soit apyrétique, avec son asthénie et ses douleurs pelviennes, le médecin la dirige vers l'hôpital par crainte d'une rétention de placenta.
Nous avons reçu une mère en détresse. Elle n'arrive plus à gérer sa fille de 7 ans handicapée, surement infirme motrice et cérébrale par la naissance. Sans parler de son retard de croissance physique, elle ne marche pas, ne se tient pas droite, ne tient même pas sa tête d'ailleurs. Elle ne parle pas, arrive à peine à avaler sa salive sans manquer de s'étouffer. Sa mère la porte toujours avec elle, elle doit lui tenir la tête pour qu'elle avale correctement, l'installer le soir pour qu'elle puisse dormir, en tendant toujours une oreille… Le médecin lui a donné le numéro d'un spécialiste à l'hôpital de Tananarive. En en discutant avec les Sœurs, je leur ai demandé si des centres pour enfants handicapés existaient comme en France, mais à leur grand désespoir, elles ont regretté que non. Les malgaches tiennent beaucoup aux valeurs familiales, comme pour leurs aînés, ils préfèrent garder leurs parents ou grands-parents chez eux. Ils n'y a pas d'hospices comme en France.
Dans l'après-midi nous n'avons pas eu beaucoup de patient : la Sr Léontine est revenue pour sa 2ème séance de réflexologie. Nous en avons profité pour ranger le matériel que j'ai apporté. Elles ont gardé de côté les médicaments pour pouvoir les donner aux plus pauvres de la population.
Dans la journée seulement 9 nouveaux patients.
Cet après-midi Sr Marie Félicité est parti avec Sr Ludivine pour la France, à Tournon où est le siège de leur congrégation. Elles reviennent à la fin du mois de septembre.
En allant faire des photocopies au village, pour faire de la monnaie pour le dispensaire, une aspirante m'a accompagné. Elle parle un petit peu le français. Elle à 22ans mais en fait beaucoup moins… elle passe en terminale. Elle n'est pas rentrée dans sa famille pendant ces vacances car elle habite loin.
Nous avons croisé sur la route, des élèves de terminale qui révisaient leur bac devant le lycée. En effet ils ont commencé lundi et termine jeudi.
Certains villageois m'ont interpellé en français, en me disant bonjour, ou en me demandant mon prénom, pour une fois avec un grand sourire.
Ce soir Sr Irène m'a permis d'utiliser la clé pour internet. Ca a buggé pendant 40 minutes, puis j'ai enfin pu me connecter, lire mes mails et en envoyer. Elle m'a donné hier le mail imprimé de Bruno Buttin, j'ai donc pu lui répondre ce soir, ainsi que donner quelques nouvelles à ma famille et mes amis.
Programme de demain : aller à la banque changer mes euros, car ici on ne peut pas retirer avec la carte. Je n'ai pas encore pu y aller car elle ferme à 13h. Et grandement attendu les reliques de " Don Bosco ". Je n'ai pas vraiment compris ce que c'est je verrai bien demain.
J4 : 3eme journée au dispensaire mercredi 29 aout
Plus d'eau chaude pour commencer la journée, donc ce sera toilette minimum à l'eau froide. A 7h au dispensaire la journée commence mais les patients n'arrivent pas… seul un ouvrier qui travaille sur le chantier d'à côté est venu pour une douleur à la main + œdème. A 9h toujours personne, je demande donc d'aller à la banque pour changer mon argent. Sr Marie Clément a préféré m'accompagné car elle a peur des " bandits " comme elle dit. Nous voilà parti direction le centre-ville. Elle m'attend devant la banque pour discuter avec l'ancien concierge. Quand je sors je la retrouve avec notre chauffeur, devant sa maison, avec ses 4 enfants. Il m'a proposé de prendre sa fille d'une semaine dans mes bras, toute emmitouflée dans les couvertures. Elle est restée endormie. Je remarque que les nouveau-nés sont souvent emmitouflés dans plusieurs couches de langes et couvertures.
Puis à peine rentré au dispensaire, quelques personnes attendent pour des injections. J'assiste à une consultation prénatale (qui ont lieu tous les mercredis). Une jeune femme enceinte de 5 mois, dont l'accouchement est prévu mi-janvier. Je lui prends la tension : 13/8. Le médecin la questionne. On la pèse : 50 kg. On mesure la hauteur utérine : 15 cm. On écoute le BDC fœtal grâce au stéthoscope obstétrical : discret mais rapide. On palpe l'abdomen. Tout à l'air de bien aller. Le docteur lui fait faire quand même une bandelette urinaire qui montre la présence de leucocytes ++, donc infection urinaire. Elle la met sous Amoxicilline.
Puis à 10h nous voilà partis pour les reliques de " Don Bosco " tant attendus. Nous allons sur la place municipale, qui ressemble en fait à un grand terrain de foot, avec les cages, tout en terre. Avec le vent, le sable vole dans nos yeux. Un stand de vente de T-shirt, chapeaux, " I love Don Bosco " et des chapelets. Quelques prêtres sont présents et une foule attend avec impatience, écoutant les chants clamant Don Bosco aux hauts parleurs. Un fois les reliques installées, les habitants ont fait la queue et nous aussi par la même occasion dans le but de les toucher.
Puis retour au dispensaire et retour au travail. Après le repas nous reprenons plus tôt car un couple attendait avec leur fils de 2ans handicapé dû à une réanimation à la naissance au domicile. Pendant la consultation il n'a pas quitté le sein de sa mère. Pour son âge il ne tient pas debout, ne parle pas. Le médecin lui donne les coordonnées du médecin spécialiste à Tananarive, tout comme hier.
Le soir l'ouvrier du matin revient car sa main est toujours gonflée et lui fait mal, malgré les prescriptions du matin. Du coup : IM de diclofenac + ibuprofène.
Un autre ouvrier vient avec une seringue et une ampoule de calcium pour qu'on lui fasse en IV. Je lui fais alors l'ampoule pure en IVD sur les indications du médecin.
Le soir nous étions que 3 à manger, Sr Irène étant partie après le repas ; Sr Emérentienne et Sr Emilienne sont parties à Tananarive pour la journée pour préparer les Journées Mondiales de la Jeunesse malgache qui auront lieu la semaine prochaine. Elles sont revenues le soir, enthousiastes ; elles nous montrent les T-shirt et chapeaux marqués au nom de la jeunesse malgache de Tananarive.
Plus d'eau chaude pour commencer la journée, donc ce sera toilette minimum à l'eau froide. A 7h au dispensaire la journée commence mais les patients n'arrivent pas… seul un ouvrier qui travaille sur le chantier d'à côté est venu pour une douleur à la main + œdème. A 9h toujours personne, je demande donc d'aller à la banque pour changer mon argent. Sr Marie Clément a préféré m'accompagné car elle a peur des " bandits " comme elle dit. Nous voilà parti direction le centre-ville. Elle m'attend devant la banque pour discuter avec l'ancien concierge. Quand je sors je la retrouve avec notre chauffeur, devant sa maison, avec ses 4 enfants. Il m'a proposé de prendre sa fille d'une semaine dans mes bras, toute emmitouflée dans les couvertures. Elle est restée endormie. Je remarque que les nouveau-nés sont souvent emmitouflés dans plusieurs couches de langes et couvertures.
Puis à peine rentré au dispensaire, quelques personnes attendent pour des injections. J'assiste à une consultation prénatale (qui ont lieu tous les mercredis). Une jeune femme enceinte de 5 mois, dont l'accouchement est prévu mi-janvier. Je lui prends la tension : 13/8. Le médecin la questionne. On la pèse : 50 kg. On mesure la hauteur utérine : 15 cm. On écoute le BDC fœtal grâce au stéthoscope obstétrical : discret mais rapide. On palpe l'abdomen. Tout à l'air de bien aller. Le docteur lui fait faire quand même une bandelette urinaire qui montre la présence de leucocytes ++, donc infection urinaire. Elle la met sous Amoxicilline.
Puis à 10h nous voilà partis pour les reliques de " Don Bosco " tant attendus. Nous allons sur la place municipale, qui ressemble en fait à un grand terrain de foot, avec les cages, tout en terre. Avec le vent, le sable vole dans nos yeux. Un stand de vente de T-shirt, chapeaux, " I love Don Bosco " et des chapelets. Quelques prêtres sont présents et une foule attend avec impatience, écoutant les chants clamant Don Bosco aux hauts parleurs. Un fois les reliques installées, les habitants ont fait la queue et nous aussi par la même occasion dans le but de les toucher.
Puis retour au dispensaire et retour au travail. Après le repas nous reprenons plus tôt car un couple attendait avec leur fils de 2ans handicapé dû à une réanimation à la naissance au domicile. Pendant la consultation il n'a pas quitté le sein de sa mère. Pour son âge il ne tient pas debout, ne parle pas. Le médecin lui donne les coordonnées du médecin spécialiste à Tananarive, tout comme hier.
Le soir l'ouvrier du matin revient car sa main est toujours gonflée et lui fait mal, malgré les prescriptions du matin. Du coup : IM de diclofenac + ibuprofène.
Un autre ouvrier vient avec une seringue et une ampoule de calcium pour qu'on lui fasse en IV. Je lui fais alors l'ampoule pure en IVD sur les indications du médecin.
Le soir nous étions que 3 à manger, Sr Irène étant partie après le repas ; Sr Emérentienne et Sr Emilienne sont parties à Tananarive pour la journée pour préparer les Journées Mondiales de la Jeunesse malgache qui auront lieu la semaine prochaine. Elles sont revenues le soir, enthousiastes ; elles nous montrent les T-shirt et chapeaux marqués au nom de la jeunesse malgache de Tananarive.
J 5 : jeudi 30 Aout au dispensaire
Depuis hier soir, plus d'eau dans la maison. Heureusement que je suis allé remplir un seau d'eau au puits au fond du jardin le soir.
La journée a été bien remplie au dispensaire. Une vingtaine de patients. L'après-midi toujours calme malgré tout, d'autant que nous avons quitté avant 16h30 car le jeudi c'est messe à l'église à 17h.
Le matin j'ai dû aller faire de la monnaie au village. J'ai réussi à me faire comprendre. Depuis lundi c'est un problème, car tous les soirs Sr Marie Clément ramène l'argent et il n'y a pas de fond de caisse, donc pour les 1ers patients pas de monnaie à leur rendre. Ce système est à revoir, car presque tous les matins nous perdons 1h à faire de la monnaie au village. De plus Sr Marie Clément y est retournée à 13h.
J'ai discuté un peu avec le médecin en lui demandant pourquoi elle prescrivait systématiquement de la quinine, soit un antipaludéen, quand une personne souffrait d'un rhume. Elle m'expliquait que bien souvent la fièvre durait encore plusieurs semaine et que donc elle préférait d'emblée faire les 3 doses de quinine en IM, car le risque de palud est élevé. Néanmoins, quand je lui demande pourquoi elle ne fait pas le test de détection, alors qu'elle en a des boîtes pleines, elle me répond que les malgaches n'aiment pas être piqués. Quand je lui dis que de faire les 3 IM ils ne doivent pas apprécier non plus, elle me dit alors que bien souvent ces tests sont négatifs même quand tous les symptômes du paludisme sont présents. Donc elle pense que ces tests ne sont pas fiables.
Quelques personnes aujourd'hui ont discuté avec moi en français, ils font beaucoup l'effort, c'est agréable. Ils s'intéressent et se demandent ce que je fais ici.
Nous avons fait une liste du matériel nécessaire au dispensaire. Nous avons comparé avec leurs 2 grossistes et j'irai surement dans la semaine accompagnée de Sr Cécile pour aller l'acheter.
Le soir, après le repas j'ai aidé Sr Léontine à se servir de son ordinateur. Elle ne se rappelle plus comment graver un CD et a perdu ses cours. J'ai donc pris une heure à lui expliquer et graver des CD de photos ou musique. Par la même occasion, elle m'a montré ses photos lorsqu'elle était en France à Tournon. Elle y est restée 6ans et s'est occupé des élèves de primaire.
Depuis hier soir, plus d'eau dans la maison. Heureusement que je suis allé remplir un seau d'eau au puits au fond du jardin le soir.
La journée a été bien remplie au dispensaire. Une vingtaine de patients. L'après-midi toujours calme malgré tout, d'autant que nous avons quitté avant 16h30 car le jeudi c'est messe à l'église à 17h.
Le matin j'ai dû aller faire de la monnaie au village. J'ai réussi à me faire comprendre. Depuis lundi c'est un problème, car tous les soirs Sr Marie Clément ramène l'argent et il n'y a pas de fond de caisse, donc pour les 1ers patients pas de monnaie à leur rendre. Ce système est à revoir, car presque tous les matins nous perdons 1h à faire de la monnaie au village. De plus Sr Marie Clément y est retournée à 13h.
J'ai discuté un peu avec le médecin en lui demandant pourquoi elle prescrivait systématiquement de la quinine, soit un antipaludéen, quand une personne souffrait d'un rhume. Elle m'expliquait que bien souvent la fièvre durait encore plusieurs semaine et que donc elle préférait d'emblée faire les 3 doses de quinine en IM, car le risque de palud est élevé. Néanmoins, quand je lui demande pourquoi elle ne fait pas le test de détection, alors qu'elle en a des boîtes pleines, elle me répond que les malgaches n'aiment pas être piqués. Quand je lui dis que de faire les 3 IM ils ne doivent pas apprécier non plus, elle me dit alors que bien souvent ces tests sont négatifs même quand tous les symptômes du paludisme sont présents. Donc elle pense que ces tests ne sont pas fiables.
Quelques personnes aujourd'hui ont discuté avec moi en français, ils font beaucoup l'effort, c'est agréable. Ils s'intéressent et se demandent ce que je fais ici.
Nous avons fait une liste du matériel nécessaire au dispensaire. Nous avons comparé avec leurs 2 grossistes et j'irai surement dans la semaine accompagnée de Sr Cécile pour aller l'acheter.
Le soir, après le repas j'ai aidé Sr Léontine à se servir de son ordinateur. Elle ne se rappelle plus comment graver un CD et a perdu ses cours. J'ai donc pris une heure à lui expliquer et graver des CD de photos ou musique. Par la même occasion, elle m'a montré ses photos lorsqu'elle était en France à Tournon. Elle y est restée 6ans et s'est occupé des élèves de primaire.
J 6 : vendredi 31 Aout au dispensaire
Peu de patients aujourd'hui : seulement 10. La journée a été un peu longue. J'en profite alors pour lire mon petit livret sur le malgache afin d'agrandir mon lexique.
A midi c'était les résultats du BEPC : Sr Emilienne a été reçue ! La joie et la bonne humeur régnaient.
Après le repas, j'ai accompagné Sr Marie Clément à l'hôpital de Manjakandriana (à 10 minutes à pieds). Nous sommes allé à leur pharmacie afin d'acheter des traitements pour les jeunesses malgaches qui partent lundi prochain à Diego avec Sr Emérentienne. L'hôpital comprend une pharmacie, des lits de médecine (hommes et femmes séparés), une dentisterie (comme il l'appelle ici), une maternité, un bloc opératoire, et des urgences.
Quand j'ai essayé de reparler du problème de monnaie à Sr Marie Clément, en lui proposant de laisser un fond de caisse, ou en l'amenant le matin, si elle a peur de laisser de l'argent la nuit, elle m'a répondu que ça ne changerait rien, qu'on devrait tout de même faire de la monnaie, ou que de toute manière les patients s'arrangent toujours. Je n'ai donc pas insisté, comprenant que cela ne lui convenait pas, et que la mentalité malgache était " fataliste ".
Ce soir j'ai pu faire ma lessive à la main, l'eau est revenue dans la maison. Par contre petite coupure de courant juste avant le repas. On a dû allumer les bougies, mais ça n'a duré que 10minutes.
Peu de patients aujourd'hui : seulement 10. La journée a été un peu longue. J'en profite alors pour lire mon petit livret sur le malgache afin d'agrandir mon lexique.
A midi c'était les résultats du BEPC : Sr Emilienne a été reçue ! La joie et la bonne humeur régnaient.
Après le repas, j'ai accompagné Sr Marie Clément à l'hôpital de Manjakandriana (à 10 minutes à pieds). Nous sommes allé à leur pharmacie afin d'acheter des traitements pour les jeunesses malgaches qui partent lundi prochain à Diego avec Sr Emérentienne. L'hôpital comprend une pharmacie, des lits de médecine (hommes et femmes séparés), une dentisterie (comme il l'appelle ici), une maternité, un bloc opératoire, et des urgences.
Quand j'ai essayé de reparler du problème de monnaie à Sr Marie Clément, en lui proposant de laisser un fond de caisse, ou en l'amenant le matin, si elle a peur de laisser de l'argent la nuit, elle m'a répondu que ça ne changerait rien, qu'on devrait tout de même faire de la monnaie, ou que de toute manière les patients s'arrangent toujours. Je n'ai donc pas insisté, comprenant que cela ne lui convenait pas, et que la mentalité malgache était " fataliste ".
Ce soir j'ai pu faire ma lessive à la main, l'eau est revenue dans la maison. Par contre petite coupure de courant juste avant le repas. On a dû allumer les bougies, mais ça n'a duré que 10minutes.
J 7 : samedi 1er septembre
J'ai passé une très mauvaise nuit, malade comme un chien, à me réveiller presque toutes les heures. Je me décide quand même à aller au dispensaire, prend une douche car l'eau, et chaude, est revenue. Incapable d'avaler quoi que ce soit je suis à l'heure au dispensaire, mais je suis restée tout juste une heure. Sr Marie Clément m'a laissé retourner me reposer, mon état ne se calmant pas. La matinée n'a pas été mieux que la nuit. Elles m'ont apporté du riz à manger en chambre.
Demain je pense prendre la taxi-brousse et passer la journée à Tananarive si ça va mieux.
J'ai passé une très mauvaise nuit, malade comme un chien, à me réveiller presque toutes les heures. Je me décide quand même à aller au dispensaire, prend une douche car l'eau, et chaude, est revenue. Incapable d'avaler quoi que ce soit je suis à l'heure au dispensaire, mais je suis restée tout juste une heure. Sr Marie Clément m'a laissé retourner me reposer, mon état ne se calmant pas. La matinée n'a pas été mieux que la nuit. Elles m'ont apporté du riz à manger en chambre.
Demain je pense prendre la taxi-brousse et passer la journée à Tananarive si ça va mieux.