Missions

La comptabilité

Au cours de ce mois passé, nous avons eu la chance de travailler dans des conditions très favorables, avec une équipe stable et du personnel motivé et enjoué, ce qui nous a permis de mettre en place nos projets assez facilement.

Un premier gros travail concerne la comptabilité.
Les Lambert ont réussi à informatiser une partie des comptes pour permettre un suivi de l’activité et des finances du dispensaire. Mais devant l’ampleur du chantier ils n’ont pu réaliser que la première partie de cette transformation.
La deuxième partie serait de réussir à supprimer les 10 cahiers servant actuellement à la comptabilité dont les données sont plus ou moins reportées sur un fichier Excel aux onglets multiples ; et de ne plus avoir qu’une feuille journalière où tout serait reporté avant d’être saisi dans un fichier unique regroupant l’ensemble des données pouvant être ensuite exploitées par divers « Tableaux Croisés Dynamiques ». Pour l’instant une nouvelle feuille de saisie a été mise en service et double l’ancien système. Une fois familiarisé avec le nouveau système et après validation de son fonctionnement, peut-être tous ces cahiers disparaîtront …

la Koba Aïna

Un autre gros dossier se concentre sur la Koba Aïna. Le projet a été installé par nos prédécesseurs avec le soutien du Dr Claudine. Depuis notre arrivée, nous avions constaté un certain laisser-aller … Nous avons commencé ce mois-ci par remettre un peu d’ordre.
Nous essayons tout d’abord de recadrer la distribution en elle-même, à savoir revoir les horaires et réintroduire le lavage des mains. En effet, la koba était distribuée actuellement vers 10h30 et vers 14h, un peu comme un « en cas ».
Or le principe de la koba est d’être un vrai repas puisque cette bouillie apporte un ratio énergétique parfaitement adapté à de jeunes enfants en croissance. Nous avons l’ambition de déplacer les horaires de distribution à 8h et 16h, de façon à constituer de vrais repas, et de ne pas bloquer le travail des parents, et nous nous en rapprochons déjà. Mais il faut du temps pour changer les habitudes.

Nous avons aussi instauré un lavage des mains et de la frimousse avant le repas, mesure d’hygiène de base qui est de notre devoir de transmettre.

Nous essayons d’impliquer davantage N’Drasana, animatrice Koba, dans son rôle : repérer les enfants qui consomment peu de koba, donner une ration supplémentaire à ceux qui ont encore faim, envoyer vers le médecin ceux qui sont malades … Pour l’instant, N’Drasana s’est révélée très réactive à nos propositions et joue bien le jeu.

Concernant le suivi des enfants du programme, nous avons créé un dossier individuel, afin de mieux recouper les informations entre le suivi médical strict et la consommation de koba, afin d’analyser les éventuels échecs à une sortie de la malnutrition.

Nous avons instauré un suivi des enfants toutes les 2 semaines, regroupés en une seule journée, dans le but de recadrer le travail des sages-femmes. Ces dernières manquent souvent de regard critique sur leurs mesures : cela n’étonne personne si un enfant perd 10cm en 1 mois, ou si 3 mois après son entrée un bébé de six mois a toujours six mois (et non pas neuf !).

Nous allons donc suivre cela de plus près, afin de détecter les sources d’erreur. Nous avons déjà imposé, à leur grand désespoir, une pesée tout nu ! Et non pas plus ou moins habillé en estimant le poids des vêtements …. Dans les prochains mois, nous espérons proposer une sensibilisation à l’hygiène aux familles ainsi qu’une éducation nutritionnelle, dans le but de rendre notre action beaucoup plus pérenne à long terme. Pour ce projet, nous travaillons en collaboration avec les soeurs de Sahalava, qui proposent aussi une distribution de koba.

Activité et fréquentation du dispensaire

L’activité et la fréquentation se maintiennent et restent variables d’un jour à l’autre. Avec bonheur, le nombre d’accouchements a retrouvé un niveau habituel (7). Les suivis échographiques prennent de l’ampleur et Cynthia s’est installée une salle d’échographie très accueillante et chaleureuse.
Le dispensaire a hébergé un ophtalmologue deux jours, avec pas moins de 120 consultations !

Même si le bénéfice reste modeste vu le faible coût de la consultation, cela crée du passage et fait connaître toutes les activités de Padre Pio.

Le travail en équipe de direction se poursuit efficacement et en bonne entente. Agnès abat un travail énorme ! Ensemble et avec l’aide de Fifie, nous avons réalisé l’inventaire de la pharmacie : activité pas vraiment passionnante, mais qui a permis de partir sur de bonnes bases pour le suivi des stocks initié par Agnès, et de remarquer l’excellente tenue de la pharmacie.

Rencontre avec Mme la maire

Nous avons enfin réussi à rencontrer Mme le Maire pour faire aboutir la demande de parrainage pour l’obtention de matériel médical, et pour évoquer l’installation de panneaux publicitaires. Il ne nous restera plus qu’à finaliser la demande de mise à jour de nos statuts administratifs (indispensables pour pouvoir commander médicaments et matériels n’importe où). Agnès et le Père Cyrille ont ouvert un livret d’épargne pour le dispensaire. Tous les quatre, nous avons réfléchi et décidé que le dispensaire prendrait à sa charge le renouvellement des adhésions des salariés à la mutuelle.

Accueil de stagiaires

Ce mois-ci, le dispensaire a accueilli une stagiaire sage-femme, Odette, qui a su se faire appréciée par toute l’équipe. Son passage sera suivi successivement de trois autres stagiaires.

Le dispensaire a aussi ouvert ses portes à 6 élèves du CERES, en stage pour 3 jours, imitant parfaitement les petits stagiaires de 3ème en France ! Ces jeunes ont apprécié découvrir toutes les activités du dispensaire, et attirés par le monde médical, ils ont pu ainsi renforcer leur motivation.

Visite du Père Charles, nouveau directeur du CDS

Le Père Charles, nouveau directeur du CDS, nous a rendu visite et a visité le dispensaire ; il a été impressionné par la qualité des locaux et des équipements. Ceci permet de maintenir une bonne entente et pérenniser notre collaboration.

Le Centre social

Le centre social fonctionne toujours bien, mais l’absence de Mme Ursule pour congés en France rend quelque peu instable l’équipe d’animation ! Patricia se démène et se prend bien en charge pour préparer des activités. Mercredi dernier, elle a fait jouer les enfants au « téléphone arabe », tous ont adoré, des plus jeunes aux plus petits, et ce fut l’occasion de sacrés fous rires ! Avec Agnès et Patricia, nous avons pensé cerner les enfants les plus assidus, pour leur proposer par la suite, au retour de Mme Ursule, un programme d’alphabétisation. Mais tout cela n’est encore qu’au stade projet.

Suivi des parrainages chirurgicaux, mauvaise et bonnes nouvelles

Comme souvent, ce mois a été riche en parrainages. Quelques nouvelles, hélas mauvaises, de Michel, jeune albinos opéré en novembre d’un carcinome en regard du maxillaire. La plaie ne cicatrise pas correctement, et en l’état actuel des choses, en accord avec son chirurgien, nous avons dû nous rendre à l’évidence que nous étions dans une situation de soins palliatifs (vaste concept à Madagascar), et que notre rôle est désormais de le rendre le plus confortable possible, autant par les soins que les traitements.

Un autre parrainage a été beaucoup plus miraculeux ! Il s’agit de Tatino, jeune enfant de 14 mois, avec une déformation du crane depuis ses 3 mois suite à une chute dans l’escalier, mais avec un développement psycho-moteur normal. Les images du scanner laissent sans voix : un defect osseux de 5 cm avec un méningocèle.

La prise en charge s’est faite en partenariat avec Claudette, bénévole venant deux fois par an à Fianarantsoa pour Vozama : elle a assumé les frais périphériques tandis qu’AMM, grâce aux généreux donateurs, prenait en charge les frais chirurgicaux. Notre médecin, Dr Perry, s’est démené pour emmener l’enfant à Tana (10h de taxi-brousse), lui faire passer un scanner, lui trouver un neurochirurgien de confiance capable d’assumer une telle chirurgie.
C’est inespéré, mais l’opération a eu lieu le 11 avril, les points retirés le 25 avril, et à la date où j’écris, tout va encore parfaitement bien !

Pendant son absence, le Dr Perry a été remplacé par son frère, jeune médecin comme lui, qui a parfaitement rempli sa fonction. Il est prêt à revenir, ce qui est toujours bon à savoir pour éviter de laisser le dispensaire sans consultation généraliste.

De façon plus conventionnelle, nous avons pris en charge un jeune enfant (neveu d’une étudiante parrainée) pour une chirurgie réparatrice d’une hernie inguinoscrotale.

Là aussi, tout s’est déroulé pour le mieux.

Philippe et Anne Rey-herme

Email Philippe : p.rey-herme@laposte.net
Email Anne : a.bandin@laposte.net